Le journal d'un confinement...

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Luce
16-02-2021

Poème


Va où le vent te pousse
Va où la brise est douce
Va sur les rives du rêve
Contempler sur la grève
Les bonnes heures du passé !

Parfois la réalité
Offre des moments intenses.
Il faut entrer dans la danse
Car la vie est brève
Et trop vite s'achève

Beaucoup de petites joies au quotidien à savourer pleinement entre deux gestes barrières et un masque sur le nez.

Francis
16-02-2021

Journal...


Dimanche matin d’hiver, merveilleuse journée ensoleillée, température clémente. Après avoir pris notre petit déjeuner puis fait notre toilette, ma femme et moi sommes sortis nous promener en ville.
Sur la place St Nicolas des commerçants et particuliers étalaient leurs marchandises. C’était un feu d’artifice de toutes les couleurs, les gens déambulaient parmi les stands, souriant. Au cours de notre promenade nous avons serré des mains, embrassé des amis.
Sur le quai des Martyres, profitant du soleil nous nous sommes attablés à la terrasse d’un café où nous avons pris un déca assorti d’un croissant, une tourterelle tournait à nos pieds pour grappiller des miettes, une légère brise nous caressait le visage. Un spectacle magnifique s’offrait à nos yeux, celui de voiliers voguant toutes voiles dehors dont le blanc ressortait sur le bleu de la mer, l’arrivée d’un navire jaune de la Corsica-Ferries si proche du quai que nous aurions pu le toucher de la main, les petites barques de pêcheurs qui sillonnaient la mer à la recherche de poissons. Des goélands raillaient dans le ciel bleu faisant de larges cercles au-dessus de l’eau. Autour de nous ce n’était que discussions animées, rires d’enfants, éclats de voix.
Midi sonnant, nous nous sommes dirigés vers le restaurant le plus proche afin de déjeuner.
Vu la clémence du temps nous avons décidé de nous installer en terrasse. Les tables étaient occupées par des familles dont les enfants jouaient autour d’elles, des personnes seules, des couples.
Après avoir pris l’apéritif, une moresque pour moi, un cap corse pour mon épouse; j’ai commencé par une salade de poulpe suivi d’une escalope milanaise agrémentée de frites et d’une sauce au poivre, le tout accompagné d’un verre de vin rouge; mon épouse se contentant d’une copieuse salade César et d’un verre de rosé. Comme dessert nous avons pris un tiramisu et terminé le repas par un déca.
Je ne sais si c’est dû à l’apéritif au repas et au vin, une légère torpeur m’envahissait.
Après avoir réglé l’addition, nous nous sommes dirigés vers la voiture pour nous rendre place du théâtre afin d’assister au thé dansant offert par la municipalité de Bastia dans une des salles du théâtre municipal.
Une fois notre participation payée (2 euros par personnes), nous nous sommes dirigés vers une table libre. Sur la piste des couples dansaient sur un paso-doble.
Après avoir déposé nos manteaux, nous avons convergé vers la piste de danse. C’était un festival de rythmes endiablés suivi de corps enlacés dans un slow langoureux. L’orchestre, une personne au synthétiseur et un accordéoniste enchaînait valses, tangos, chachacha, java, années 8O etc. Nous y croisions des habitués avec lesquels nous échangions des banalités.
Attablés nous partagions, avec des amis venus nous rejoindre, les morceaux de tarte, frappes, boissons, café servis par le personnel de la mairie.
Le thé dansant touchait à sa fin, après avoir salué nos amis, nous avons quitté les lieux afin de rentrer chez nous.
Le soir je me suis couché avec en tête la magnifique journée passée, sans avoir oublié de mettre le réveil afin de pouvoir me rendre à l’atelier d’écriture comme tous les lundis matin où, comme d’habitude, étant le premier arrivé je mettrai en route la cafetière.
Le réveil a sonné, j’ai ouvert les yeux. Je prenais mon petit déjeuner devant la télévision, le commentateur parlait de la Covid19, du variant anglais plus contagieux et plus mortel, d’un prochain confinement : « La réalité ».
J’ai réalisé que ce merveilleux dimanche n’avait été qu’un souvenir enfoui dans ma mémoire.

Francis
08-02-2021

Poème


Nature toi qui dans ta grande générosité nous nourrit
Fais que dans la mémoire des hommes ils ne t'oublient
Malgré les coups de boutoirs reçus
À tous les maux tu as survécu
Brûlée, contaminée, rien ne t'est épargné
Souvent en colère tu as grondé
Mais l'homme n'en tient aucun compte
Il n'en ressent aucune honte
Un grand changement arrive au galop
En prendront-ils compte assez tôt
Je le souhaite et l'espère de tout cœur
Il y va de notre santé et notre bonheur

Francis
08-02-2021

Poème


La Covid19 n’est plus qu’un mauvais souvenir
Sur lequel il ne faut plus revenir
Sortis de ces moments de contraintes arbitraires
Exploitons notre vie extraordinaire
Profitons chaque jour du moment présent
De la vie jouissons chaque instant
Rire, danser, chanter, écrire, rimer
Chérissons cette latitude qui nous est donnée
Finies toutes ces incertitudes
Reprenons nos habitudes
La nature est bien faite
Vivons en harmonie parfaite
Laissons-nous guider par l’espoir
Buvons à chaque instant son nectar

Aldo
01-02-2021

Poème


Tant de ballades et de chemins
Ne mènent au fond qu’à nous-mêmes
On prend l’avion ou encore le train
Pour traquer nos propres bohèmes

On met des lunettes de soleil
Pour se suivre incognito
À portée de main un appareil
Pour se voler quelques photos

Et l’on touche à la schizophrénie
En pointant le zoom sur notre nez
On appelle cela désormais un « selfie »
Au cas où la gloire nous aurait oubliés

On mène l’enquête à charge
On accumule des preuves et des échos
Pour ce joli moment de barge
Ou on mettra en procès notre propre ego !

Sur la toile ou dans les journaux
On publiera nos auto-enregistrements
Nos confessions de mytho
Et on se condamnera sans jugement !