Le journal d'un confinement...

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Dominique
10-05-2021

Journal


Le prisonnier est une série télévisée
Dont le dix-septième et dernier épisode, comme un symbole
Est diffusé le 12 mai 1968.
Et le lendemain, 13 mai,
Plus d'un million de personnes défilent dans les rues de Paris,
Selon les organisateurs (200 000 selon la préfecture).
Dystopie télévisée avant l’utopie de mai
Cinquante-trois ans ont passé.
Créé et interprété par Patrick McGoohan,
Le personnage principal ne cesse de crier
« Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre ».
La seule méthode pour se libérer de tout confinement
Est de retourner la situation à son avantage
Manipuler les manipulateurs
Les désorganiser avant de les éliminer.
Alors,

     Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
     Ou comme celui-là qui conquit la toison,
     Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
     Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Aldo
03-05-2021

Poème


Le joli mois de mai est un long rituel
Pavoisé de rouge il s'ouvre sur un cortège
Les merles livrent aux cerisiers leurs arpèges
Le temps sourit à la bête et fleurit la belle !

Francis
03-05-2021

Poème


Dans la verte vallée mon esprit s’est envolé
Il a fait table rase du passé
Adieu mauvais moments bienvenue jours heureux
Accueillons ces moments joyeux
La nature est là elle nous donne tout ce qu’il faut
Courons cueillir ce dont nous avons besoin par monts et par vaux
Quoi de plus merveilleux qu’un arbre en fleurs
Il nous fait oublier nos pleurs
Le doux murmure d’un ruisseau nous berce tendrement
Qu’il est doux de profiter de cet instant
La course des nuages dans le ciel
La pluie a laissé sa place à un arc-en-ciel
L’odeur de la terre mouillée vous enivre
On ressent une douce joie de vivre
Le chant des oiseaux nous donne la somnolence
Il trouble joyeusement ce silence
Nous avons pour vivre tout sous la main
Sans nous soucier des lendemains
L’homme s’est créé un tas de choses inutiles
Les unes comme les autres plus ou moins futiles
Alors profitons de peu
Soyons heureux

Dominique
03-05-2021

Journal


Pourquoi le 3 mai, on peut se le demander ?
Pourquoi pas le 1 mai ?
S’il y a un jour dans l’année
Où l’on fête les travailleurs
Travailleuses, travailleurs
Comme disait la militante
C’est bien celui-là.
Mais rue du Faubourg Saint-Honoré
Comme rue de Varennes
Les travailleuses, les travailleurs
Prolétaires de tous les pays
Comme disait le vieux barbu
On les aime bien, confinés surtout.
Alors, disons-le à ces beaux messieurs
Avec des fleurs, du muguet bien sûr,

Il est revenu le temps du muguet
Comme un vieil ami retrouvé
Il est revenu flâner le long des quais

Comme chantait le poète.
Oui, il est revenu le temps du muguet
Pour les travailleuses, travailleurs
Prolétaires de tous les pays
Et nous sommes vaccinés
Contre les beaux discours
Et les belles promesses.

Francis
26-04-2021

Une poignée de porte ancienne


Une jolie poignée de porte ronde, en porcelaine de Limoges. Elle aurait pu être ovale ou carrée mais non, elle est bien ronde et d’un blanc nacré. Combien de fois une main a-t-elle pu la saisir soit pour l’ouvrir ou la fermer.

Cette poignée de porte ouverte puis refermée derrière un couple enlacé.

Cette petite chose ronde d’un blanc nacré, refermée afin de se protéger d’une quelconque intrusion.

Pourrais-t-on ouvrir ou fermer une porte si elle n’avait pas été inventée.

Cette poignée de porte me fait penser à un gros œuf de poule de par sa forme.

Elle en a vu s’écouler des années. Combien de personnes ont vécu dans cette maison depuis plus de cent ans? Elle est toujours là, intacte, délicate sans avoir pris une ride.

On voit bien que la porte n’est plus d’origine mais la poignée ronde, en porcelaine nacrée blanche a survécu au temps qui passe.

Qui, quand et comment a pu choisir cette jolie poignée de porte, à quelle occasion ? Pourquoi le choix s’est-il porté sur celle-ci ? Combien de poignées ont été achetées ce jour-là ? Une seule, plusieurs ?

Cependant il ne subsiste plus que celle-ci dans cette vieille maison.

Combien d’heures de travail a-t-il fallu pour la fabriquer ?

Cette poignée de porte ronde en porcelaine de Limoges blanc nacré combien de voix, de murmures et de soupirs a-t-elle entendu derrière celle-ci refermée ?

Je ne serai plus de ce monde qu’elle continuera d’exister.